Le GETBO devient la 4ème UMR Inserm de l'UBO

Le
Groupe d'Étude de la Thrombose de Bretagne Occidentale
Thrombose

La thrombose, ou maladie thrombo-embolique veineuse est la conséquence de la formation de bouchon de sang au niveau d’une veine. Cette maladie est un véritable enjeu de santé publique puisque c’est la 3e cause de mortalité cardio-vasculaire. Le groupe d’étude de la thrombose de Bretagne Occidentale (GETBO), créé en 1992, compte aujourd’hui 64 membres, chercheurs, ingénieurs de recherche et techniciens, ainsi qu’une dizaine de doctorants. Les recherches du GETBO portent sur l’étude de la thrombose, son épidémiologie et les traitements possibles, avec un axe de recherche consacré à un sujet innovant et peu exploré : les liens entre thrombose et exposition hormonale chez la femme.Le GETBO est également l’une des 4 équipes au monde à s’intéresser au risque de récidive. Pour cela, l’unité de recherche a mis en place une réelle complémentarité scientifique entre recherche fondamentale et recherche clinique. La recherche clinique s'appuie sur les résultats de la recherche fondamentale, visant à mieux comprendre les phénomènes biologiques et physiologiques, pour trouver de nouveaux traitements. Ces liens étroits ont permis à l’équipe d’avoir une production scientifique très importante, avec une augmentation de la qualité et de la quantité des publications. Le GETBO se distingue aussi par ses choix de méthodologies. C’est, en effet, l’une des trois seules équipes au monde à utiliser le modèle animal pour définir des modèles de récidives et déterminer les familles à risque. Grâce à ses spécificités, le GETBO est reconnu à l’échelle internationale et figure parmi les premières équipes de recherche sur les thromboses. En 2022, le GETBO a obtenu le statut d’unité mixte de recherche (UMR) en co-tutelle avec l’INSERM. Rencontre avec Francis Couturaud, directeur du GETBO, et Catherine Lemarié, directrice adjointe.

1. Pourquoi vous êtes-vous lancés dans le processus de labellisation UMR pour le GETBO ?

Francis Couturaud : Parfois, les unités de recherche rencontrent des difficultés pour leur pérennisation. La labellisation UMR est une sécurité pour le laboratoire et le personnel. Cela permet aussi d’inscrire nos thématiques de recherche à un niveau national. En 2021, notre rapport HCERES était excellent, ce qui nous a permis de postuler et de déposer un dossier auprès de l’INSERM pour devenir une UMR. L’INSERM nous soutient depuis le début dans ce processus et nous avons été accompagnés par l’UBO et le CHU de Brest.


Catherine Lemarié : En plus de sécuriser les statuts, l’UMRisation nous a permis de développer et d’agrandir le laboratoire de recherche fondamentale. Nous avons bénéficié d’aides de la région Bretagne, du conseil départemental du Finistère et de Brest Métropole. Nous avons aussi reçu des bourses de la Fédération française de cardiologie et de la Fondation du souffle.

2. Que signifie cette labellisation pour vous et pour l’ensemble de l’équipe ?

F.C : La labellisation ouvre des perspectives. Nous allons pouvoir agrandir l’équipe en intégrant de nouveaux chercheurs. Ce statut va également nous permettre de répondre à de nouveaux appels d’offres auxquels nous n’avions pas accès auparavant. L’UMR nous apporte une crédibilité scientifique au niveau national, notamment auprès de l’ANR, mais aussi au niveau international, ce qui va nous permettre de diriger des projets européens. Par ailleurs, être labellisé INSERM nous donne accès à leurs plateformes technologiques, ce qui nous offre plus de possibilités.


C.L : L’INSERM est un grand institut national. Nous pouvons bénéficier de leur soutien organisationnel et financier pour le montage de nouveaux projets, en renforçant également notre crédibilité auprès des financeurs. Le label INSERM permet également de nous rendre plus attractifs pour certains chercheurs qui n’auraient pas forcément voulu venir jusqu’à Brest.


F.C : Brest est à la pointe et en bord de mer, nous n’avons pas le choix que d’être bons dans notre domaine !

3. Quels sont les futurs projets de la nouvelle UMR GETBO ?

C.L : L’enjeu principal est d’avoir une recherche fondamentale qui produise autant de résultat que la recherche clinique. À court terme, ces résultats seront visibles grâce aux prochaines soutenances de thèse.

Par ailleurs, les demandes de collaborations sont de plus en plus nombreuses depuis l’UMRisation. Grâce à notre double compétence, nous sommes fréquemment sollicités pour des projets de recherche translationnelle*.


F.C : Le GETBO a de nombreux projets en recherche clinique et fondamentale : 1 projet ANR est en cours et 2 sont à venir. Nous avons également été retenus dans le cadre de l’appel à projet « préfiguration de chaire » lancé par la Fondation de l’UBO. Cette chaire, issue d’un consortium avec une école d’ingénieur, portera sur les milieux hétérogènes et les fluides pour étudier la structure physico-chimique des thromboses.

Côté recherche, notre objectif est d’explorer les récidives au niveau fondamental, au même niveau que la recherche clinique. Actuellement, il n’y a pas d’équipe qui fait aussi bien sur ces deux aspects. Nous souhaitons également développer l’approche fondamentale dans nos recherches sur l’exposition hormonale chez les femmes. Nous avons besoin de plus de chercheurs sur ce sujet.

Finalement, l’objectif principal est de garder la labellisation UMR sur le long terme pour stabiliser nos ressources et les développer.

 

* La recherche translationnelle se situe à l’interface entre recherche clinique et fondamentale, elle permet de produire des applications concrètes à partir de connaissances fondamentales.

Découvrez les projets de recherche du GETBO en vidéo