Rencontre avec Antoine Hoëz, ingénieur maturation au Lab-STICC. Article rédigé par Media Autrement Production
Révolutionner la technologie magnétique avec HIT Mag
L’innovation technologique prend une nouvelle dimension avec la création de la start-up HIT Mag sur laquelle Antoine Hoëz et ses trois associés travaillent. Ce docteur en chimie et sciences des matériaux, et maintenant ingénieur maturation startup mène un projet novateur qui pourrait transformer le domaine des aimants de nouvelle génération.
Un parcours scientifique au service de l’innovation
Antoine Hoëz a suivi un parcours académique exemplaire : après une licence en chimie et un master en sciences des matériaux, il a soutenu une thèse en 2021 à Caen sur la recherche de nouveaux matériaux magnétoélectriques, utiles dans le stockage de l’information (clé usb). Son expertise s’est renforcée lors de ses quatre années de post-doctorat au Laboratoire Lab-STICC, une unité mixte de recherche active en innovation sur différents domaines comme par exemple l’électronique, l’informatique et la robotique. C’est dans ce cadre que le Professeur Jean-Luc Mattei l’a recruté pour travailler sur la conception d’aimants de nouvelle génération destinés aux télécommunications et aux moteurs électriques.
Une découverte qui révolutionne la fabrication des aimants
L’histoire de HIT Mag commence par une découverte majeure : une nouvelle méthode de fabrication des aimants, plus écologique et performante. Cette innovation a suscité un fort engouement dans la communauté scientifique, donnant lieu à plusieurs publications et ouvrant la voie à la création de la start-up. Antoine Hoëz et son équipe ont développé un procédé permettant de produire des aimants sur mesure, un savoir-faire unique au monde. L’objectif à terme est d’industrialiser cette technologie, malgré la concurrence, notamment chinoise.
Un projet soutenu par la recherche et l’industrie
Le projet HIT Mag a bénéficié d’un financement structuré, piloté par l’ANR. L’un des premiers défis relevés a été la fabrication d’un aimant spécifique pour des antennes satellitaires, une première mondiale. Fin 2023, un financement de la SATT Ouest Valorisation a permis de développer la méthode et d’étudier le potentiel de création d’une start-up. Ce soutien a été crucial pour structurer l’entreprise, qui a obtenu une Bourse French Tech Lab (BFT Lab) afin d’accélérer son développement.
Les défis du passage du monde académique à l’entrepreneuriat
« Il y a un réflexe académique où l’on teste plein de voies, mais avec une start-up, il faut apprendre à se canaliser, à avoir confiance. En venant d’un monde 100 % académique, je n’avais aucune notion du privé. Il a fallu s’adapter, et ça a été compliqué. »
Le passage du monde académique à celui de l’entrepreneuriat a été un véritable défi pour lui. L’une des principales différences réside dans la temporalité.
« Dans le monde académique, on a des financements et on avance sur les projets avec un cadre établi. Dans l’entrepreneuriat, c’est différent : on dort peu, on doit apprendre à se vendre, ce qui est totalement étranger au monde académique. »
Il insiste sur l’importance d’un accompagnement :
« Il ne faut pas avoir peur. On ne sait pas forcément qu’on peut être aidé, mais il existe des structures comme les universités et les institutions comme la SATT OV pour accompagner cette transition. »
Vers une production à grande échelle
Aujourd’hui, HIT Mag ambitionne de produire des aimants innovants à grande échelle. L’entreprise collabore avec une usine à Grenoble pour répondre à la demande croissante, notamment dans les secteurs des télécommunications et des moteurs électriques.
« Nos aimants apportent des solutions inédites et écologiques, avec une fabrication économique en énergie et en eau »
Avec un modèle économique prometteur et un positionnement unique sur le marché, HIT Mag incarne l’avenir des technologies magnétiques et ouvre la voie à une révolution industrielle durable.
Félicitations !
Lors de la cérémonie des Trophées de la Valorisation 2025 organisé par l'UBO et l'ENIB, Antoine Hoëz s'est vu remettre le prix Transition. Brest Métropole a récompensé le laboratoire Lab-STICC de 1000€.