Mondialisation, développement & vulnérabilités des espaces maritimes et côtiers

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UFR Droit, Eco, Gestion et AES
journée tiers monde

L'UMR AMURE (UBO-IFREMER-CNRS) et l'Association Tiers-Monde organisent à l'UBO l'édition 2022 des journées du développement. L’enjeu de ce colloque est de mener une réflexion sur les modes de développement des zones côtières et maritimes dans les pays en développement. L’intérêt est d’apporter et d’adapter des approches croisées entre les deux entités, terre et mer, qui doivent être vues comme un continuum indissociable et non comme des entités distinctes, en tenant compte des spécificités et des besoins institutionnels et culturels de chaque pays. Site web de l’événement : atm2022brest.sciencesconf.org/

 

« Le milieu marin, y compris les océans et toutes les mers, et les zones côtières adjacentes, forme un tout et constitue un élément essentiel du système permettant la vie sur Terre. C'est un capital qui offre des possibilités de développement durable. Le droit international … énonce les droits et obligations des Etats ... Cela suppose l'adoption de nouvelles stratégies de gestion et de mise en valeur …aux niveaux national, sous-régional, régional et mondial, stratégies qui doivent être intégrées et axées à la fois sur la précaution et la prévision… » Agenda 21, chapitre 17.

Lieu de brassage, d’ouverture et d’interaction entre la terre et la mer, le littoral fait l’objet d’une forte convoitise et d’une pression sans précédent. Plus de 60 % de la population mondiale (soit 3,8 milliards d’habitants) vit aujourd’hui à moins de 60 Km des côtes, et 80 % à moins de 100 Km. Ce chiffre atteindra 75% (soit 6,4 milliards d’habitants) à l’horizon de 2025 (d’après les estimations de l’UNESCO ; 2012) . Ces zones sont victimes de leurs succès et de leur attractivité . Elles constituent des portes d’ouverture au commerce international, aux flux de marchandises et offrent souvent des attributs économiques et environnementaux non-négligeables. Néanmoins, cette attractivité n’est pas sans conséquences sur ces zones qui sont particulièrement vulnérables. L’urbanisation, le tourisme de masse, l’industrie, l’agriculture, les activités maritimes, la pression sur les ressources, transport, pollution terrestre et maritime, l’artificialisation, la disparition et la surexploitation des espèces est une liste non-exhaustive des conséquences sociales et économiques de la forte convoitise du littoral. Le milieu marin est tout aussi impacté par la pression des activités anthropiques. Les pays en développement subissent une surexploitation des ressources marines au même titre que les pays développés (ONU, 2017). La part des stocks de poissons considérés comme biologiquement pérennes est passée de 90% en 1974 à 69% en 2013 (FAO).

Les pertes économiques occasionnées par la surpêche, la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) sont estimées à 80 milliards de dollars par la FAO. Les pressions anthropiques impactent aussi la biodiversité marine par les phénomènes de pollution et de destruction des habitats naturels. Ceci nécessite la mise en œuvre de politiques de conservation du milieu marin qui soient intelligemment articulées avec les politiques de développement. Ces conséquences mettent en évidence les limites des modèles de développement actuels. Tous les pays connaissent par-ailleurs de graves mutations à cause du changement climatique qui intensifient les phénomènes d’érosion côtière, des tempêtes, des sécheresses, des inondations et des cyclones (Peduzzi, 2019). Ce qui est à l’origine de perte de moyens de subsistance pour les communautés aggravent les phénomènes migratoires (Réfugiés climatiques, …).

L’ensemble de ces pressions anthropiques et climatique sur des territoires déjà fragiles menacent leur durabilité. Face à cette situation, des réflexions et des mesures adaptatives, comme préventives, sont nécessaires pour penser des modèles de développement soutenables et en meilleure adéquation avec les ODD. Il est nécessaire d’anticiper ces évolutions (irréversibles parfois) et leurs impacts aussi bien positifs que négatifs sur le bien-être des populations et l’état de l’environnement . Les pays africains ont commencé à mettre en place des politiques pour promouvoir une croissance bleue durable (Conférence ministérielle africaine sur l'environnement, CMAE/17/6 2019. « L’économie bleue en Afrique : Guide pratique »).