
Emilie Bruand
Vous faites quoi dans la vie ?
Je suis géologue et chargée de recherche CNRS depuis 2017 au sein du laboratoire Geo-Ocean à l’IUEM. J’étudie plus particulièrement l’évolution de la Terre et de la croûte terrestre depuis sa formation jusqu’à aujourd’hui.
Pourquoi les sciences de la mer ?
À la base je ne me suis pas spécifiquement dirigée vers les sciences marines. C’est l’étude des volcans qui m’a amené vers les sciences, grâce à une enseignante de biologie au collège et lors d’un voyage scolaire en Italie pour découvrir le Vésuve. Depuis, je suis fascinée par le fonctionnement de la Terre. Grâce à la géologie et l’étude des minéraux, je cherche à comprendre l’histoire de la Terre et de sa dynamique. Dans la mer, on retrouve la croûte océanique, au fil du temps et de la dynamique terrestre, notamment la tectonique des plaques, des morceaux de cette croûte se retrouvent maintenant sur les continents, voir en au sommet des montagnes. L’étude des éléments qui les composent nous donne des indices sur l’histoire géologique de notre planète.
La mer, une passion avant d’être un sujet de recherche ?
Mon parcours est un peu différent : je suis arrivée à la mer par la montagne et les morceaux de croûte océanique présents sur Terre.
Qu’est-ce que vous rêveriez de découvrir ?
C’est une question difficile. Actuellement, on connaît mal l’histoire très ancienne de la Terre. Par exemple, nous n’avons pas retrouvé de roche de l’Hadéen, la période de formation de la Terre qui se situe entre 4500 et 4000 millions d’années. Nous avons seulement pu retrouver de touts petits fragments qui donnent des indices de cette croûte perdue. Avec le développement des nouvelles technologies, j’espère que nous pourrons trouver de nouvelles preuves des premiers continents et des indices des conditions sur Terre à cette époque. Si nous comprenons mieux cette période, nous pourrons poser de nouvelles contraintes sur les processus qui ont donné lieu aux premières traces de vie.
Quel est votre meilleur souvenir en tant que chercheure ?
Cette question est plus facile ! Dans le cadre de mes recherches, je suis amenée à faire beaucoup de travail sur le terrain avec mes collègues. Nous avons la chance de nous rendre sur des sites exceptionnels, qu’on ne visite qu’une seule fois dans sa vie. Je me suis notamment rendue en Australie, dans le désert de Pilbara, pour étudier parmi les roches les plus anciennes et les mieux préservées connues sur Terre. L’atmosphère était très particulière, à la fois car c’est un lieu sacré dans la culture aborigène, avec de nombreuses peintures à préserver, mais aussi par la présence de la faune sauvage parfois dangereuse. Malgré ces conditions très spécifiques, c’était une expérience fabuleuse !