Quels sont les principaux enjeux et défis que doit relever le PAE 2025-2028 ? 

Le principal enjeu est que l’ensemble de la communauté universitaire se sente concernée et s’empare des actions du Plan Egalité. Dépassant la distinction genrée, ces actions sont l’affaire de tous et toutes.

Sur quel socle de valeurs ce plan d’action s’appuie-t-il ? 

La valeur principale est l’égalité. Malgré les nombreux progrès, les inégalités entre les femmes et les hommes demeurent importantes : écart de rémunération, plafond de verre dans les évolutions de carrières..Alors que le principe de l’égalité est une évidence, la réalité atteste que le chemin est encore long.

Un volet innovant est consacré à la santé des femmes : pouvez-nous en dire plus ? 

La santé des femmes constitue un enjeu majeur de société. Longtemps sous-représentées dans la recherche médicale et insuffisamment prises en compte dans les politiques de santé publique, les spécificités des besoins en santé des femmes sont nombreuses et exigent aujourd’hui une attention particulière. J’ai souhaité que nous puissions nous engager et contribuer à une véritable prise en considération de la santé et notamment des contraintes physiologiques des femmes au sein de l’UBO.

Sont prévues notamment dans ce but une campagne de sensibilisation visant à briser le tabou autour des règles ainsi que la mise en place de groupes de paroles et de diffusion d’informations sur la ménopause. Nous allons aussi sensibiliser la communauté UBO sur des pathologies moins bien détectées chez les femme, comme l’endométriose ou encore les pathologies cardiovasculaires. Nous avons prévu d’allouer un espace fermé pouvant servir de salle d’allaitement ou bien de salle de repos. Nous allons également améliorer et augmenter le nombre de distributeurs de produits d’hygiène féminine sur l’ensemble du campus. Un congé menstruel sera de plus mis en œuvre pour l’ensemble de la communauté étudiante.

Où en est l’UBO dans sa lutte contre les VSS ?

Depuis un an, un gros travail de communication autour de la cellule VSS a été réalisé. La cellule d'écoute et de signalement est désormais accessible par un QR Code et de façon permanente sur l’espace numérique de l’Université. Nous avons aussi clarifié les procédures d’écoute et de traitement des situations difficiles. Une cinquantaine de référentes et référents Égalité et VSS formés ont été désignés dans les UFR, UMR, Services : elles ou ils représentent un contact de proximité pour les personnels UBO et les étudiantes et étudiants. La lutte contre les VSS passe également par la sensibilisation de la communauté étudiante. Un cours en ligne est ainsi accessible, il est obligatoire pour toutes les premières années de licence et à partir de la rentrée prochaine, en deuxième année de médecine et en IUT. La version en anglais est également à disposition des étudiantes et étudiants étrangers. Les périodes du cursus réalisées en stage ou en alternance sont également visées par le dispositif VSS. La sensibilisation des VSS doit également concerner les personnes en situation de responsabilité ou en situation d’encadrement mais aussi de manière plus générale, l'ensemble des personnels UBO, nouveaux entrants à l’Université etc.

Quelles sont les forces et les atouts de l’UBO pour mener à bien ce PAE ? 

La première force du plan Égalité est d’être politiquement extrêmement soutenu par Pascal Olivard, le Président de l’UBO qui a choisi de le mettre au cœur de sa gouvernance et de lui donner les moyens de tenir ses engagements. La seconde force du PAE est d’être composée d’actions concrètes dont la très grande majorité est prête à être mise en œuvre, la préparation d’un certain nombre d’actions a d’ores et déjà été entamée : rédaction du guide sur l’écriture égalitaire, réunion de sensibilisation des présidences de Comités de sélection, élargissement des lettres de mission des référentes ou référents, présence aux Assises de la pédagogie... La dynamique est déjà lancée ! L’atout principal est le réseau ainsi que l’engagement des référentes et référents Égalité et VSS, qui remplissent le rôle essentiel de relai de proximité au plus près des UFR, Écoles, laboratoires, services et sur lesquels reposent de nombreuses actions.

Ce PAE représente le fruit d’un travail collectif et collaboratif réalisé par cinq groupes de réflexion thématiques composés de membres de la Commission Égalité, des membres des cellules d’écoute et de signalement des VSS, du service juridique et des membres élus des différentes instances de l’UBO.

La composition des groupes de travail a été également effectuée avec le souci d’une représentation des différents statuts de personnels UBO et des divers appartenances (UFR, UMR, service). Chaque groupe de travail s’est réuni entre 2 à 6 fois, d’octobre 2024 à janvier 2025.

Fidèle à son mode d’élaboration collectif, les membres de la Commission Égalité Femmes-Hommes ainsi que l’ensemble des membres composant les groupes de travail ont été réunis en plénière et ont été consultés le 8 janvier 2025. Les 82 actions constituant le PAE ont été validées à l’unanimité par les membres de la Commission Égalité le 22 janvier 2025.

S’en est suivie une phase d’organisation par la mise en place d’un calendrier des différentes actions et par l’identification des pilotes et des parties prenantes.

Le PAE a été voté en comité social d’administration (CSA) le 13 mai 2025 puis par le conseil d'administration (CA) de l’UBO le 27 mai 2025 à l'unanimité.

Le pilotage des questions liées à l'égalité entre les femmes et les hommes et à la lutte contre les VSS est confié depuis mai 2024 à une vice-présidente, Dorothée Guérin. Ce positionnement permet de placer ces questions au cœur de la stratégie d’établissement.

La gestion des questions d'égalité entre les femmes et les hommes ainsi que la lutte contre les VSS à l’UBO s'appuient également sur un organe collégial, la Commission Égalité Femmes-Hommes créée en 2018 et composée d’étudiantes, étudiants et de personnels UBO. Elle réunit aussi depuis juin 2024 les référentes et référents Égalité et VSS de l’université ainsi que des membres invités.

L’objectif de la Commission Égalité est de proposer des actions et d’aider à leur réalisation mais aussi de diffuser des informations et d’échanger sur les bonnes pratiques au sein de la communauté UBO. La commission se structure en groupes de travail thématiques. Elle se réunit a minima deux fois par an.

Les outils de la gouvernance

Pour assurer l’effectivité du plan d’action Égalité de l’UBO, trois outils de gouvernance ont été mis en place :

• un calendrier prévisionnel détaillant le déploiement de chaque action dans le temps
• l’identification et la mobilisation des acteurs qui portent politiquement et fonctionnellement les actions
• la création d’un comité de pilotage qui se réunira une fois par an pour assurer l’harmonisation entre les différentes actions et un suivi temporel de leur mise en œuvre.

Ce premier axe a pour but d'identifier et analyser les écarts de rémunérations entre les femmes et les hommes et d’en informer les personnels.

Ses actions 

• Poursuite de l’analyse des indicateurs permettant d’évaluer l’évolution dans le temps des écarts de rémunération entre les genres selon les métiers. Ils seront rendus publics chaque année.
• Informations des personnels via une exposition tournante autour des grandes thématiques et principales actions proposées dans le cadre du PAE ou encore des communications de données chiffrées concernant les évolutions de carrières.

Ce deuxième axe a pour objectifs de favoriser la mixité des métiers en luttant notamment contre les stéréotypes de genre,  et de favoriser un égal accès à l’emploi et aux responsabilités professionnelles. 

Ses actions 

Favoriser la mixité des métiers

• Sensibilisation à la lutte contre les stéréotypes de genre et les discriminations via des actions de formation et de communication
• Encourager la mixité des métiers auprès des lycéennes et lycéens, étudiantes et étudiants, lors de la promotion des formations UBO au sein des établissements du second degré, lors d’événements et manifestations tels que la Fête de la science ou les journées portes ouvertes.

Favoriser un égal accès à l’emploi, aux progressions de carrière et aux responsabilités professionnelles

• Recrutement : passage du langage non genré au langage égalitaire dans la rédaction des offres d’emploi et fiches de poste. Précision dans les fiches de poste des critères d’exigence ayant un impact sur l’articulation vie professionnelle/vie personnelle
• Refléter une plus grande diversité dans les représentations visuelles des métiers sur le site web de recrutement de l’UBO
• Diffuser des témoignages de femmes ou d’hommes dans des métiers perçus comme très genrés, pour déconstruire les stéréotypes
• Renforcer la communication sur les procédures de mobilité des enseignants-chercheurs au titre du rapprochement de conjoint
• Favoriser l’égalité des agents et agentes de l’UBO en matière d’avancement, de promotion et de progression de carrière ( réflexion sur le mentorat, campagne de sensibilisation “Toutes candidates”, sensibilisation des comités et jurys de sélection sur les biais de genre etc. )
• Encourager, développer et accompagner l’accès des agentes aux emplois de direction.

Une conciliation vie personnelle et vie professionnelle harmonieuse et réussie est essentielle pour garantir l’égalité entre les femmes et les hommes. Ce troisième axe du PAE entend poursuivre les démarches engagées depuis plusieurs années au sein de l’UBO pour faciliter cette articulation vie personnelle / vie professionnelle.

Ses actions

• Adaptation de l’organisation du travail et du temps de travail : télétravail, organisation de la semaine, horaires des réunions, heures d’envoi des courriels professionnels…
• Soutien à la parentalité : sécurisation du travail des femmes enceintes, facilitation lors de la reprise du travail, encouragement au congé paternité, accès à des places en crèche…
• Sensibilisation et prise en compte des contraintes physiologiques et de la santé des femmes.

L’UBO est engagée depuis plusieurs années dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS). Les 34 actions de ce 4è axe ont pour but de faire de l’UBO une université exemplaire en la matière, avec des dispositifs efficients de signalement, traitement et suivi des VSS, un accompagnement et un soutien renforcés des victimes, ainsi que des actions de sensibilisation et de communication.

Ses actions 

Refonte depuis 2024 du dispositif de signalement, de traitement et de suivi des violences sexuelles et sexistes, harcèlements et discriminations 

• Clarification et simplification des cellules d’écoute et de signalement
• Création d’une nouvelle cellule d’écoute et de signalement des violences, discriminations et harcèlements hors VSS, à destination des étudiantes et étudiants
• Mise en œuvre d’une plateforme unique d’accès aux 3 cellules depuis l’espace numérique de travail (ENT) et via un QR code
• Instauration d’une fiche signalétique anonymisée pour signaler et alerter tout en respectant l’anonymat des personnes concernées
• Création d’un groupe de travail pour étudier l’opportunité de l’élaboration et /ou la signature d’une charte visant à lutter contre les discriminations sexistes et/ou sexuelles des publics LGBTQ+

Communication et formation à la prévention des violences sexuelles et sexistes et les harcèlements

• Renforcement des dispositifs d’information sur la cellule VSS
• Élargissement des missions et formations des référents Égalité aux problématiques de VSS et nouveau maillage géographique
• Formation sur les VSS pour la communauté étudiante et doctorante avec la mise en place dès septembre 2024 du module “VSS STOP !”, en ligne sur la plateforme Moodle de l’ENT et obligatoire pour les étudiantes et étudiants de 1ère année de licence.
• Sensibilisation et formation sur les VSS pour les personnels
• Renforcement du dispositif de sécurisation des campus Renforcement du dispositif de prévention pour les doctorantes et doctorants.

Modalités d’accompagnement et de soutien des victimes et amélioration des procédures de traitement

• Accompagnement médical, psychologique, social et juridique des victimes
• Mesures de protection et de traitement des faits signalés en facilitant le lien entre les acteurs et en améliorant la mise en oeuvre du protocole
• Constitution d’un groupe de travail pour améliorer le traitement des situations de VSS, notamment la mise en œuvre des procédures disciplinaires et des enquêtes administratives.

Modalités d’évaluation du dispositif de signalement, de traitement et de suivi des violences sexuelles et sexistes, des harcèlements et discriminations. 

• Bilan du dispositif d’écoute, de signalement, de traitement et de suivi à la suite de la refonte et après un ou deux ans de mise en œuvre.