13. Les masques de danse dans le monde : histoire, religion, mythologie et anthropologie

Mise à jour le   02/10/2023

Porteur(s) du programme :
Marie-Hélène Delavaud-Roux (MCF)

 

Autres collègues HCTI impliqués :
Molly Chatalic (MCF), Fabrice Le Corguillé (associé), Manuel Montoya (PR), Jean-Marc Serme (MCF HDR), Yue Yue (MCF).

 

Partenariat avec le séminaire d'anthropologie de la danse dirigé par M. Houseman (CNRS), l'EADH (European association of Dance historians) ou le CID (Conseil international de la danse).

 

Présentation :
Ce programme s'intéressera aux masques de danse dans le monde, dans une optique pluridisciplinaire, en associant histoire, histoire des religion, mythologie et anthropologie; Toutes les sociétés connaissent la danse et elles usent du masque dans certaines chorégraphies, mais elle ne le font pas de la même manière et pas pour les mêmes raisons. Tout masque est un marqueur culturel de la société qui l'utilise et cela est encore plus vrai pour le masque de danse, qui donne accès aux codes sociaux en usage lors de la pratique orchestique. C'est pourquoi nous souhaiterions étudier les masques de danse en tant que tradition d'une société, au sein de la chorégraphie pour laquelle ils ont été conçus, qu'il s'agisse de danses cultuelles ou bien au contraire de danses de spectacles soit en lien avec une religion soit totalement profane. On tiendra compte du fait que nombre de danses traditionnelles masquées peuvent être spectaculaires parce qu'elles ont un public, mais le spectacle n'est pas la finalité première puisque les masques sont portés à l'occasion de rituels concernant les mariages, les funérailles ou les rites d'initiation. C'est ce que l'on peut observer encore actuellement en Afrique, en Océanie (par exemple en Nouvelle Guinée), ou chez les Amérindiens. Certaines sociétés connaissent des danses rituelles et des danses spectacles qui conservent un lien très fort avec la religion. C'est le cas de la Grèce antique, où le premier masque fut celui de Dionysos posé sur poteau habillé à l'image de ce dieu, mais où se tinrent aussi les premières représentations théâtrales. Dans le théâtre indien Kathakali, ou dans le théâtre japonais, le lien avec la religion est encore présent puisque l'on danse sur des thèmes mythologiques mais les spectacles auxquels nous pouvons assister maintenant n'ont pas de valeur cultuelle pour un public de touristes. En Occident, une évolution a conduit, après avoir rejeté la danse du domaine religieux sous l'influence des Pères de l'Eglise, à cantonner cette activité au loisir profane, et le masque a donc surtout un usage esthétique, ou parodique, qu'il s'agisse des danses de carnaval (Grèce à Drama en Macédoine grecque, Brésil à Rio) ou bien des danses de cours (notamment en France le ballet de la Merlaison 1635 récemment reconstruit par la chorégraphie de Christine Bayle), danses dans la comédie-ballet, ou encore dans la commedia dell'arte).

 

 

  • Une journée d'étude masques et danses traditionnelles 2022.
  • Une journée d'étude colloque masque et danses de spectacle 2023.
  • Un colloque sur l'expression du corps dans la danse masquée, associant rituel et spectacle 2024.

 

Un ouvrage (PUR) utilisant une sélection des communications en 2026.

Aslan O. et Bablet O., Le masque. Du rite au théâtre, Paris, CNRS éditions, 1985.
Baridon M. et Jonard N. (éd.) Arlequin et ses masques : actes du colloque franco-italien de Dijon, 5-7 septembre 1991,Dijon, EUD (Publications de l'Université de Bourgogne), 1992 (Publications de l'Université de Bourgogne, 1993)
Bateson G., La Cérémonie du Naven, Librairie Générale française, 1986
Bernabó-Brea L., con la collaborazione di Maria teresa lanza Carpino e di Angela de Filippis Réndina, Le maschere ellenistiche della tragedia greca, Cahiers du centre Jean Bérard, XIX, Naples, 1998
Butor M., Boyer A.-M., Morin F., L'homme et ses masques : chef d'œuvre des musées Barbier-Muëller, Genève -Barcelone, Hazan , 2005
Cappelle, L. (dir.), Nouvelle histoire de la danse en Occident, éditions du seuil 2020
Carbonnel L., Les dynamiques affectives de la bouffonnerie rituelle au Mali, dans: L. Mariani,
Devineau, C., 2016, Bwεni, un mot pour dire ce qu’implique être griot chez les Bwaba, FMSH-WP, 2016-114, en ligne : .
Emmert R. et Koritsu R. (éd.), The guide to noh of the National Noh Theatre, Tokyo National Noh Theatre, 2012-2016 (5 vol.).
Frontisi-Ducroux, Du masque au visage. Aspect de l’identité en Grèce ancienne, Paris, Flamarion, 1995
Gopalakrishnan K. K., Khatakali dance-theatre: a visual narrative of sacred indian mime, New Delhi, Niyogi Books, 2016
Goulard J.-P. et Karadimas D., Masques des hommes, visages des dieux : regards d'Amazonie, Paris, CNRS éditions, 2011
Houseman M., et Severi C., Naven ou le donner à voir, CNRS éditions, 1994
Khaznadar, Ch. Jouer la mort. Rituels funéraires, Maisons des cultures du monde, 2017
Lévi-Strauss C., la voie des masques, Paris Plon, 1979
Mack J. (ed.), Masks and the Art of Expression, New-York, Harry M. Abrams, 1974
Matteoni D. et Cagianelli F. (dir.), La maschera e l'artista : intermezzi, pantomime, acrobazie sul palcoscenico del Novecento, Firenze, Maschietto, 20O5 (catalogue d'exposition)
Plancke C. (dir.), (D) écrire les affects. Perspectives et enjeux anthropologiques, Paris, Pétra, 2019.
Revelard M., Fêtes et masques du nouveau monde, catalogue, Binche, Musée international du carnaval et du masque, 1992
Reyher P., Les masques anglais. Etude sur les ballets et la vie de cour en Angleterre (1512-1640), Hachette et Cie, Paris -Londres, 1909