© Olivier Leroi
Projet
Ce projet est né lors d’une visite à l’UBO d'Olivier Leroi (artiste contemporain – dessinateur, sculpteur, https://www.arte.tv/fr/videos/081647-004-A/olivier-leroi/).
Un échange avec un jeune docteur de l’UBO, Jean-François Cudennec, qui terminait alors sa thèse sur les berniques récoltées dans des dépôts archéologiques sur les îles d’Iroise, a été le déclencheur d’un projet dont ce coquillage, sa forme, ses ornementations, est le centre.
Ce projet démarre sur la constatation que la forme des patelles est plates dans les bas niveaux, plus haute au milieu, pointues à la limite des hautes mers mais également aux côtes radiales plus marquées là où elles sont le plus souvent émergées. Profitant d’un de fouille école de l’UBO qui s'est tenue sur l’île de Béniguet (Mer d’Iroise) durant le mois d’août 2021, il s’agissait de travailler (Olivier Leroi + Enseignant-chercheurs et chercheurs de la chaire ArMeRIE + étudiants de disciplines variées) par analogie, à partir d’un postulat relatif à l’ombre que produisent les stries : plus les patelles sont exposées au soleil, plus elles sont cannelées.
"La profondeur des stries aurait-elle une influence sur le rafraîchissement du coquillage par l’ombre qu’elles produisent ?" - Olivier Leroi
Le soutien ICARE a permis cette première rencontre sur l'île de Béniguet en août 2021. Olivier Leroi y aura proposé un travail en lieu avec deux hypothèses :
L’hypothèse de l’ombre
- Réalisation d'un dossier préparatoire
- Réalisation de plusieurs petites structures de terre sur le lieu de villégiature induisant par la présence et le regard une compréhension primitive du projet.
L’hypothèse des fromages
- Fabrication de faisselles à partir de berniques récentes et préhistoriques.
- Production de micro fromages / dégustation.
- Présentation d’une "exposition sur tréteaux" aux derniers moments de cette micro résidence.
Le travail projeté avec Olivier Leroi durant l’été 2021 fut la première immersion. Elle s'est proposée de placer la bernique, pêchée et accumulée en vastes amas sur les bords d’une côte bientôt submergée, au centre d’une expérience artistique dont elle serait le motif constant à la fois comme marqueur des usages préhistoriques et comme proposition pour une adaptation à un monde en dérive.
Ce projet a été proposé dans la cadre d'ICARE pour marquer le départ de cette collaboration scientifiques-artistes.
Événements
Rencontre sur le site de fouille de Porz ar Puns de l'île de Béniguet pour le projet Brennig
Rencontre entre Olivier Leroi, artiste, et les chercheurs et chercheuses de la Chaire programme ArMeRIE (UBO/INRAP) lors de fouille du site Porz ar Puns, île de Béniguet, dans le cadre du projet Brennig soutenu par le dispositif ICARE.
01 août 2021 – 31 août 2021
Site Porz ar Puns, île de Béniguet, Le Conquet, Finistère
Équipe
Porteur de projet :
- Yvan Pailler, Chaire programme ArMeRIE (UBO/INRAP), responsable de recherches archéologiques INRAP | UMR 6554 LETG | IUEM
Partenaires internes :
- Muriel Vidal, Maître de Conférences en Sciences de la Terre | UMR 6538 LGO | IUEM
- Yves-Marie Paulet, Professeur d’Université | UMR 6539 LEMAR | IUEM
- Daniel Le Bris, Maître de conférences HDR de celtique et Linguistique | CRBC, EA 4451 / UMS 3554 | UBO
- Cristina Gandini, Maître de conférences en archéologie antique | CRBC, EA 4451 / UMS 3554 | UBO
- Aude Saint Pierre, Maître de conférences | UMR 1078 | UBO
Partenaire externe :
- Olivier Leroi, Artiste
Suite et perspectives
Les partenaires du projets aimeraient le développer via la recherche de nouveaux financements en vue de la construction d'une micro-architecture liée à l'hypothèse de l'ombre, afin de concevoir une "maison patelle" :
« Je vous propose, en lien avec le chantier de fouilles cet été sur l’île de Béniguet, de travailler par analogie, à partir d’un postulat relatif à l’ombre que produisent les stries. Plus les patelles sont exposées au soleil, plus elles sont cannelées. La profondeur des stries aurait-elle une influence sur le rafraîchissement du coquillage par l’ombre qu’elles produisent ?
Il s’agira de construire une micro-architecture sur ce principe et de développer chaque strie en lame large pour que, où que se trouve le soleil, une bonne partie de la "peau" de l’habitat soit à l’ombre.
Cette ombre pourrait -elle être un facteur de rafraichissement à l'intérieur de la "maison patelle ?
Des capteurs thermiques serviront, placés à l’extérieur et à l’intérieur de la construction, à mesurer la différence de température dehors/dedans. Ils serviront à valider des pistes d’expérimentation.
La réalisation de deux formes semblent nécessaires, l’une avec des pales exacerbant la structure des stries, l’autre "nue" sans pales. D’une part pour avoir d’emblée une bonne compréhension visuelle et instinctive du projet et d’autre part pour mesurer la différence des températures intérieures.
La maison-patelle devrait être expérimentée par le corps, donc relativement grande (échelle humaine, 1,80 m de hauteur), réalisée avec une structure en bois, fil de fer et grillage. Elle sera recouverte d’argile et de paille (torchis), facilement travaillée, transportable et sans déchets .
Je pense à une utilisation de ce principe dans les pays chauds, c’est à dire la surface de la terre dans quelque temps... » - Olivier Leroi