Masques de danse, le dépaysement dans le temps et dans l'espace

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UFR Lettres
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L'altérité, du latin altéritas, c'est la différence, mais il s'agit d'une notion socialement et historiquement construite, qui trouve ses racines dans l'Antiquité grecque où elle renvoie à l'autre , l'étranger, lequel n'est pas forcément très éloigné : ainsi le Mégarien, habitant dans un État-cité situé à une cinquantaine de kilomètres d'Athènes est un étranger pour un Athénien. Et lorsqu'il s'agit de personnes qui ne parlent pas grec, qu'elles soient proches ou lointaines, les Grecs les désignent du nom de Barbaroi, c'est-à-dire par une onomatopée représentant le son d'une langue étrangère pour une oreille hellénique. C'est donc une vision très européenne, liée à la notion de citoyenneté (l'étranger étant par définition un non-citoyen), accentuée par l'exploration du monde et la colonisation (phénomènes déjà présents chez les Phéniciens, les Grecs et les Romains), surtout à partir de l'époque de Christophe Colomb, qui permet d'aller à la découverte de l'Autre, mais cette rencontre a tourné généralement au désavantage de l'Autre. Nous devons maintenant reconnaître que « l'altérité ne représente pas une essence, une qualité intrinsèque, que certaines populations ou certaines cultures porteraient inscrites en elles. L'altérité doit être considérée comme une notion relative et conjoncturelle : on est “Autre” que dans le regard de quelqu'un » . 

Étudier les masques de danse dans le monde et dans les différentes périodes de l'histoire permet ainsi d'écrire une histoire autre, avec des méthodes très diverses (sur lesquelles nous avons réfléchi lors de la seconde journée d'étude sur les masques de danse qui portait sur la collation des données en 2023). Il est donc clair que s'intéresser à cette question, c'est accepter une plongée dans l'inconnu et d'être quelque part dépaysé. C'est pourquoi nous avons intitulé notre troisième journée d'étude sur ce sujet « Masques de danse, le dépaysement dans le temps et dans l'espace ». N'hésitez donc pas à nous proposer des communications ayant trait à cette question dans des espaces aussi divers que l'Australie, l'Océanie, l'Asie, l'Europe, l'Afrique, les Amériques ou l'Antarctique, et sur toutes les périodes de l'histoire, y compris l'Antiquité ou la période baroque.

Cette journée d'étude est organisée par HCTI EA4249 et le groupe des chercheurs HCTI travaillant sur le programme 13 "Les masques de danse dans le monde" porté par Marie-Hélène Delavaud-Roux de l'axe 3 "Construction et réception de l'écart" et du sous-axe "Fabriques de l'Affectif", Voir pour l'ensemble du programme   : https://www.univ-brest.fr/hcti/menu/Recherche/Projet-2022-2026/Axe-3

Elle se déroulera le vendredi 24 mai à l'UBO pour les chercheurs brestois et en visioconférence pour les chercheur-e-s venus d'autres horizons.

Merci d'envoyer votre proposition de communication à mariehelene.delavaudroux@univ-brest.fr avant le 15 avril 2024.