LES RENDEZ-VOUS DU MERCREDI

Le
À 18h00
Faculté des Lettres et Sciences Humaines UBO salle B001
RDV mercredi21fev24
"De fil en aiguille … Parcours sociaux d'anciennes esclaves devenues matrones révélés par l'étude archéologique de monuments funéraires à la Porte de Nocera (Pompéi)."
Conférence de Aude Durand, docteure en histoire romaine et ATER à l'UBO

Monumentum est quod memoriae servandae gratia existat (Digeste, XI, 7, 2, 6). À l'époque romaine, la question mémorielle est indissociable des pratiques funéraires : en général établis le long des routes à la sortie des villes, les tombeaux étaient directement tournés vers le monde des vivants et venaient rappeler l'intégration de leurs dédicataires à la sphère de la ciuitas. En particulier pour un affranchi, bâtir son propre monumentum était une manière d'entériner son changement statutaire et d'affirmer la légitimité du nomen de sa famille nouvellement créée. Plusieurs tombeaux de la nécropole pompéienne de Porta Nocera témoignent du rôle social de femmes affranchies dans cette construction mémorielle originale. Or l'étude archéologique de ces lots funéraires a permis de mettre en évidence la variété des relations (familiales et extra-familiales) impliquant ces anciennes esclaves ainsi que des parcours originaux amenant à reconsidérer les dossiers épigraphiques, iconographiques et archéologiques connus jusqu'alors. Mère de nombreux enfants, femme responsable de la memoria familiale ou excellant dans l'artisanat textile, … Dans la société patriarcale romaine, comment les libertae pouvaient-elles finalement s'insérer et s'affirmer dans la vie civique ?

 

 

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