Cinéma, littérature : le temps dans dix œuvres
Conférence de Jean-Michel Ropars, Professeur agrégé d'histoire
À travers l’ouvrage qu'il vient de publier, le conférencier aborde la perception variable du Temps chez quelques grands créateurs, cinéastes ou romanciers. Plusieurs de ces artistes ont été particulièrement fascinés par la Grèce. C’est particulièrement vrai de Virginia Woolf qui, bien que n’ayant pas pu recevoir l’éducation universitaire réservée dans la société victorienne aux garçons, s’est passionnée pour la langue grecque, qu’elle a commencé à apprendre seule en 1897, une étude qu’elle considérait comme « son pain quotidien, et un pur délice ». De Federico Fellini, on sait quelle place centrale la Grèce ancienne, avec sa littérature et ses mythes, a tenu dans son imaginaire. Il l’a écrit : à l’école, « on lisait l’Iliade et on l’apprenait par cœur.
Chacun de nous s’identifiait avec un personnage d’Homère. Moi, j’étais Ulysse, je restais un peu à l’écart et regardais au loin… L’après-midi nous allions sur une petite place et nous répétions entre nous la guerre de Troie, le combat des Troyens et des Achéens ». Quant à Joseph L. Mankiewicz, il avait lu les témoignages antiques disponibles (Plutarque, Suétone, Appien, Dion Cassius, Cicéron), quand il reprit en 1961 le projet d’un film sur Cléopâtre (Cleopatra, 1963), lancé par la Twentieth Century Fox.. D'autres mythes grecs sous-tendent plusieurs des films évoqués : par exemple ceux de Pygmalion et d'Orphée aux Enfers dans Vertigo d'Hitchcock, ou bien sûr l'Odyssée dans 2001, L'Odyssée de l'espace de Kubrick.
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