• Responsables scientifiques du projet : Ronan Le Délézir, Célia Dèbre, Marion Bourhis, Fabien Riera
• Durée du projet : Octobre 2022 - Septembre 2026
• Financeur : Agence Nationale de la Recherche 
• Autres laboratoires impliqués : IHPE (UMR 5244 - IFREMER/CNRS/Université Montpellier), MARBEC (UMR 9190- IFREMER Sète), LEMAR (UMR 6539 -IFREMER Brest), ASIM (IFREMER La Tremblade)
• Budget global du projet : 654 400€ 
• Partenaires : CRC Méditerranée, CNC, CEPRALMAR, Syndicat Mixte Bassin de Thau, DDTM34, DDPP, DREAL, ARS Occitanie, …

L'huître est l'une des principales espèces aquacoles d'invertébrés marins en France et dans le monde. Elle joue un rôle important dans l'économie et l'écologie des zones côtières. Cependant, l'augmentation en fréquence et en sévérité des maladies marines menace actuellement la production ostréicole mondiale. Depuis 2008, l’huitre est en proie à des mortalités déclenchée par l'Herpès virus (OsHV-1) qui affecte spécifiquement les juvéniles. Cette maladie a un impact significatif sur la production en raison du taux de mortalité élevé des animaux infectés, qui peut atteindre 100 % en l'espace de quelques jours. À ce jour, il n'existe aucun traitement prophylactique ou thérapeutique permettant de réduire ces épisodes. En l’absence de solution techno-scientifique, les adaptations culturales où de grandes quantités d'huîtres mortes et malades sont laissées à l'abandon dans les parcs ostréicoles ne sont pas sans conséquences sur l'environnement.

Dernièrement, des travaux sur la mémoire immunitaire des mollusques, ont ouvert des pistes biotechnologiques permettant d’envisager des stratégies prophylactiques afin de prévenir les mortalités massives. Un concept techno-scientifique a fait l’objet d’une protection en propriété intellectuelle de la part de l’IFREMER. Dans ce contexte, l'objectif du projet PRIMOYSTER est d'établir les bases de solutions biotechnologiques fondées sur ce concept.

Dans ce cadre, notre objectif au sein de WP4 du projet en relation avec les autres WP est de se concentrer sur les enjeux humains et sociaux afin de faciliter la recherche et la coopération opérationnelle au sein des réseaux d’acteurs. En effet, l'un des principaux obstacles à l'innovation technique est son appropriation par les acteurs. Cet aspect doit donc être pris en compte dès le début du processus. Afin d'inclure les parties prenantes le plus tôt possible et de les faire participer à la sélection des technologies les plus adaptées à leurs besoins et à leurs ressources, l'approche adoptée sera basée sur la sociologie de l'innovation et plus particulièrement sur la théorie de l'acteur-réseau. En effet, cette théorie se concentre sur les conditions nécessaires pour que les parties prenantes dans une situation donnée convergent vers un changement ou une innovation ; l'hypothèse centrale étant que tout processus d'innovation implique le développement d'un réseau qui soutient un projet d'innovation. Il s’agit donc de soutenir la réflexion sur ce développement technologique par la construction d'un réseau hybride entre les parties prenantes scientifiques et non scientifiques afin d'identifier au mieux ces questions et les risques éventuels associés. L'enjeu principal est d'ancrer l'innovation technique sur le territoire local avant d’en généraliser la pratique.

Publications associées :  MONTAGNANI C., MORGA B., NOVOA B., GOURBAL B., SACO A., REY M., BOURHIS M., RIERA F., VIGNAL E., CORPOREAU C., CHARRIERE G., TRAVERS M.A., DEGREMONT L., GUEGUEN Y., COSSEAU C., FIGUERAS A., Trained immunity: perspectives for disease control strategy in marine mollusc aquaculture, Review in aquaculture, 2024