Ouverte aux doctorant.e.s de toutes disciplines, cette JSI abordera la thématique de l’écart au féminin dans ses acceptions sociales, spatiales, esthétiques et autres à travers l’histoire des femmes « en décalage » et leurs représentations dans le texte, l’image et les arts plastiques et vivants.

Rue Bouquet, je lève la tête vers les hautes maisons bourgeoises aux rideaux anciens. L’ordre et l’immobilité, mais c’est un pur décor, ne me concerne pas et ne me concernera jamais.

Dans La Femme gelée (1981), Annie Ernaux raconte une vie qui se construit en décalage de celles des femmes-modèles qui l’ont accompagnée durant son enfance. Elle y exprime son refus des contraintes imposées aux femmes au XIXe siècle, jusqu’à ce que mariage et expérience de la maternité ne balaient cette vie rêvée affranchie des normes.
Désirée ou subie, la mise à l’écart des femmes renvoie à des dimensions sociales, ethniques, politiques et culturelles intrinsèques à la construction de la représentation de la femme. Qu’elles se retirent pour se protéger, qu’elles soient exclues des sphères influentes, persécutées, marquées d’une lettre écarlate ou encore représentées comme les victimes de l’ordre moral patriarcal, les femmes ont fait et font encore souvent l’objet d’une mise à l’écart qu’on pourra également envisager comme une dynamique d’empowerment, nécessitant un décalage avec le discours dominant. Nous espérons ainsi éclairer le lien qui peut se tisser entre décentrement volontaire ou involontaire et émancipation, libération des corps et des esprits, dans cet espace-temps protéiforme qu’est la marge et dont il s’agira d’explorer les nuances.
Nous invitons des propositions de communications de 20 minutes portant, par exemple, sur les thématiques suivantes (liste non exhaustive) :
-        Corps et esprits féminins en marge, communautés féminines et/ou (néo)féministes, femmes et désordre social, femmes en politique
-        Femmes et mise à l’écart : représentations des religieuses, femmes enfermées, marginalisées, hystérisées, enfermement psychiatrique (Le bal des folles, Victoria Mas)
-        Femme, écart et ethnicité : femme Autre, femme migrante, femme en exil
-        Bifurcations, déviations et pas de côté salvateurs : s’éloigner pour créer (A Room of One’s Own, Virginia Woolf), s’extraire du monde, du patriarcat, s’affranchir des normes
-        Décalage et libération : femmes à la conquête de la marge
-        Corps féminins hors normes : corps de femmes malades, handicap au féminin (Frida Kahlo), corps difformes ou objets d’expérimentations (body art d’Orlan), corps monstrueux / montrés dans la rue, les médias, la danse, les arts plastiques et vivants
-        Corps autres et voix discordantes des femmes dans l’espace public
-        Ecarts et transfuges au féminin : féminin et mobilité spatiale, sociale et temporelle
-        …

Les propositions de communication d’une page maximum accompagnées d’une courte notice biographique sont à adresser aux trois adresses suivantes avant le 31 août 2023 :
charlene.corolleur@gmail.com
clemence.gouletquer@univ-ubs.fr
alice.rosenthal@univ-rennes2.fr
Les participant.e.s sélectionné.e.s en seront informé.e.s avant le 15 septembre.
Dans l’attente de vous lire et de vous rencontrer,
L’équipe organisatrice.

Comité scientifique :
Clémence Blanc-Gouletquer, doctorante en littérature médiévale, HCTI, Université de Bretagne Sud
Charlène Corolleur, doctorante en littérature anglophone, HCTI, UBO
Anne Goarzin, PR littérature et culture irlandaises, ACE, Rennes 2
Alain Kerhervé, PR études anglophones, HCTI, UBO
Juliette Le Gall, doctorante en Spécialité : Langues, littératures et civilisations romanes, CELLAM, Rennes 2
Camille Manfredi, PR études écossaises, HCTI, UBO
Marie-Christine Michaud, PR études anglophones, HCTI, UBO
Alice Rosenthal, doctorante en études cinématographiques, APP, Rennes 2