Shipworm. Étude interdisciplinaire sur l'impact sociétal de l'épidémie des tarets en Europe occidentale au XVIIIe siècle

Mise à jour le   10/06/2024

Coordinateur du projet

Michael-W. Serruys
Michael-W. Serruys

Post-doctorant en histoire moderne


Suivez nous (et notre mascotte Tarquill le Taret) sur Twitter : @Shipwormhistory

Description :

Cette recherche européenne et interdisciplinaire vise à comprendre comment les sociétés réagissent aux crises environnementales. Le projet SHIPWORM réunit des historiens du CRBC (Centre de recherche bretonne et celtique, Université de Bretagne occidentale, Brest, France), des biologistes marins du LEMAR (Laboratoire des sciences de l’environnement marin, Plouzané, France) et des ingénieurs hydrodynamiques (Bassin de Carène, Université de Liège,  Belgique) afin de mettre la lumière sur une crise environnementale oubliée : l'infestation des tarets des années 1730 en Europe du Nord-Ouest.

Les Teredinidae, communément connus sous le nom de ‘tarets’, sont des mollusques marins, des bivalves, semblables aux palourdes, huîtres et moules. Les formes adultes vivent exclusivement à l’intérieur des morceaux de bois, qu’ils soient flottants dans la colonne d’eau, ou qu’ils se trouvent sur le fond de la mer, tant qu’ils restent dans un environnement marin. Avec leurs deux coquilles, ils creusent des tunnels dans le bois, jusqu’à ce que le bois soit détruit.

Le taret ou teredo n’est pas un ver, mais un mollusque bivalve. Sur la photo (grand taret) on voit clairement, à droite, les coquilles, et à gauche, les deux siphons. 
Il y a un siphon ventral inhalant (respiration) et un siphon dorsal exhalant (excrétion). 
On peut également apercevoir les palettes (dans le corps) avec lesquelles le taret peut fermer les siphons.

© François Charles.

A shipworm or teredo is not a worm, but a bivalve mollusc. The shipworm’s shells (on the large specimen) can be clearly seen on the right side.  
The two protruding tube-like structures, on the left, are called siphons. There is one dorsal inhaling siphon (respiration) and one ventral exhaling siphon (excretion). 
The pallets, with which the shipworm can close its siphons, are visible within its body.

Avant le XVIIIe siècle, ce mollusque n'apparaissait qu'occasionnellement dans les eaux européennes. Mais il apparaît soudain en masse sur les côtes de l’Europe occidentale en 1730. En quelques années, de nombreuses infrastructures portuaires, telles que des quais, des balises, des ponts, des écluses, mais également des digues et, bien sûr, des navires étaient détruits ou gravement endommagés. Les effets destructifs du taret ont eu un impact profond sur les communautés côtières et finalement sur les sociétés le long de la mer du Nord.

Port d’Ostende (Belgique) vers 1729. Ce port a été gravement endommagé 
par l’infestation des tarets entre 1730 et 1755.

Gravure anonyme, Ostende im Flandern, 1729.

The port of Ostend (Belgium) around 1729. Ostend’s harbour infrastructure was seriously damaged during the shipworm infestation between 1730 and 1755.

Anonymous engraving, Ostende im Flandern, 1729.


Le projet "SHIPWORM" étudie comment cette crise environnementale et les dommages qui s’en suivirent ont induit de nouvelles technologies navales, des bouleversements politiques, un nouvel ordre géopolitique, de nouvelles routes commerciales, de nouveaux modèles pour gérer l'eau, un processus de démocratisation, et même une vague de fanatisme religieux menant à des exécutions massives d’homosexuels, en Europe occidentale au XVIIIe siècle.

shipworm

© François Charles.

Immersion de blocs, représentant des coques de navires, en bois et recouverts de plaques de cuivre en mer.
Ces blocs seront ensuite testés dans le bassin de carène de l’Université de Liège.


Wooden and copper sheathed blocks, representing ship hulls, in the Mediterranean. Afterwards these blocks will be tested in the University of Liège’s towing tank facilities.


Le Projet SHIPWORM dans la presse :

Équipe :

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Description:

This European and interdisciplinary research aims to understand how societies react to environmental crises. Project SHIPWORM brings together historians from the CRBC (Centre de recherche bretonne et celtique, Univ de Bretagne Occidentale, Brest France) and marine ecologists from LEMAR (Laboratoire des sciences de l’environnement marin, Plouzané, France) to shed light on a forgotten, but major environmental crisis of the eighteenth century: the shipworm infestation of North-Western Europe in the 1730s.

The Teredinidae, more familiar under their common name, ‘shipworms’, are marine bivalves related to clams, oysters and mussels. The adult forms live only in wood found in marine environments, whether floating on the surface, or submerged on the ocean floor. With its two shells, it grinds and tunnels into the wood, ultimately destroying it entirely.

Before the eighteenth century, this mollusc was known on European coasts, but mostly for the damage it caused to ship hulls, not fixed structures, like quays. Within a handful of years, harbour infrastructures, like quays, docks, bridges, locks, but also dikes, were destroyed or damaged beyond repair. The societal impact of the shipworm’s destruction was wide-ranging and profound for local coastal communities, and ultimately for the societies on the North Sea.

The ‘SHIPWORM’ project looks at how this infestation and the damage it caused led to a wave of religious fanaticism, innovations in ship building, political upheaval, international power politics, new trade routes, novel water management technologies, democratisation process, and even mass executions of homosexuals in eighteenth century Western Europe.

Project SHIPWORM in the press:

Team:


Type de projet

Européen

Financements

Marie Skłodowska Curie Actions – Individual fellowship (nr. 797405)

Durée du projet

2018-2022