Saint Yves et les Bretons. Culte, images, mémoire (1303-2003)
Résumé
Fallait-il, à l’occasion du 7e centenaire de sa mort, revenir sur l’existence même d’Yves Hélori ? Les universités de Brest et de Rennes 2 ont préféré s’interroger sur la destinée posthume du saint : qu’est-il devenu pour les générations qui se sont succédé depuis ce 19 mai 1303 où il rendit l’âme dans son manoir de Kermartin ?
D’emblée surgissent à l’esprit quantité d’images, issues de l’hagiographie officielle ou de la tradition orale, nées de l’émotion suscitée par telle ou telle œuvre, nourries de l’observation du pardon de Tréguier. Saint Yves est bien sûr le patron des hommes de loi mais aussi un modèle sacerdotal. Entre le riche et le pauvre, l’official incarne un idéal de justice et de charité, mais il a pu être aussi un thaumaturge. Il est aussi un personnage emblématique dans lequel les Bretons ont aimé à se reconnaître : à Tréguier, où il a suscité de véritables écrins de pierre, mais aussi à Paris ou à Rome. Au fil des siècles, saint Yves s’est ainsi laissé approprier, avec les demandes propres à chacun : hommes d’Eglise, étudiants et gens de justice, pèlerins ordinaires, porte-drapeaux de l’identité bretonne, depuis les ducs de la dynastie de Montfort jusqu’à l’historien Arthur de La Borderie à la fin du XIXe siècle.
Culte, images, mémoire : toutes les formes du souvenir de saint Yves méritaient d’être interrogées, mesurées et si possible datées. Une place importante devait être faite aux images et à leur signification. La richesse du dossier appelait la collaboration d’une trentaine d’historiens, historiens de l’art, ethnologues et spécialistes de littérature. Ce sont leurs apports, mis en commun lors du colloque de Tréguier les 18-20 septembre 2003, qui se retrouvent en ce livre.