Louvoyer © Caroline Denos
Caroline Denos, danseuse-chorégraphe
Dans cette exposition « Être le barbare d’un loup » de Katrin Gattinger, je souhaite être une présence, plutôt animale, voire « extra-animale » (car, ne suis-je qu’humaine après tout ?), rechercher des stratagèmes parfois ressurgis de cette animalité inconsciente et primitive pour déjouer le dispositif visuel et sonore créé. Parmi les gens, me sentir épiée, me terrer dans un coin. Ou, me mettre à découvert, furtivement, comme la bête attirée par des phares de voiture dans la nuit. Parfois immobile, corps bloqué, respiration en suspens, attendre pour passer.
Dans cet espace devenu urbain, renifler malgré tout, des odeurs de mousse, de terre, des effluves d’hommes et fermer les yeux comme seul moyen de me cacher.
Dans cette tromperie technologique autant qu’humaine, biaiser pour me déplacer, en réaction aux bruits et aux apparitions suggérées.
Dans cette obscurité désormais habitée, telle une louve, tenter d’appartenir farouchement à cet écosystème transfiguré.