Soutenance : Étude d'une écriture diglossique dans l'espace francophone ouest-africain : xenismes, emprunts, distorsions graphiques et subversions morphologiques...d'Olympe Bhely-Quenum

Le
À 14h00
Brest
Étude d'une écriture diglossique dans l'espace francophone ouest-africain : xenismes, emprunts, distorsions graphiques et subversions morphologiques. L'ɶuvre romanesque en langue française d'Olympe Bhely-Quenum

Titre : Étude d’une écriture diglossique dans l’espace francophone ouest-africain : xénismes, emprunts, distorsions graphiques et subversions morphologiques. L’œuvre romanesque en langue française d’Olympe Bhêly-Quenum.
Mots clés : Africanisme-Diglossie-Emprunt-Ethnie-Hétérolinguisme-Oralité-Variations morphologiques et graphiques-Xénisme.
Résumé : Dans les romans de langue française, depuis leur origine, se manifeste une récurrence des valeurs ancestrales. Ces œuvres entrent en relation avec les traditions des genres de la littérature orale : les calques, les chansons, les images et les tournures idiomatiques typiquement africaines afin de les transformer et de les inscrire dans l'imaginaire collectif contemporain, dans un langage propre au romancier.
Il s'agit là d'une « similus » modernité romanesque qui est la redécouverte des modèles anciens pour interpréter les nouvelles visions du monde. Ces œuvres entrent également en relation avec une autre forme d’écriture qui loin d’être conformiste, calquée sur celle de la grammatologie européenne se trouvent en difficultés : syntaxique, lexicale, morphologique.
En amont, en entrant en relation avec les genres de la littérature orale, elles participent à de l’indétermination, caractérisée par une inquiétude entachée d’oralité. En aval, en entrant en relation avec une forme d’écriture, elles sont émaillées d’interférences linguistiques qui attestent d’une identité objectivement africaine conférant à la langue d’OLBQ une incontestable saveur du terroir et un charme particulier, rempli de subjectivisme et d’incongru (d’exotisme).
Cette écriture devient prégnante lorsque certains romanciers ouest-africains comme Hazoumé Paul, Sembène Ousmane, Ahmadou Kourouma tentent de converser avec leurs ce faisant, ces romanciers, tout comme OLBQ, plongent leurs racines dans la littérature orale pour y puiser les formes et les structures préexistantes qu'ils renouvellent et transforment dans la prose romanesque. Ici, l’écriture devient un simple discours, c'est-à-dire une fausse éloquence, ronflante, émaillée de fioritures où les images n'ont plus que l'apparence d'un ornement rhétorique voulu et africanisé.
En tant que telle, elle peut fournir une base à l’expérience des mystères propres aux croyances tant africaines qu’européennes ; à la différence qu’elle ne répond pas aux exigences lies à l’art de Balzac où à l’écriture de la France, pays de référence.
La présence de ces éléments pose le problème classique de la tradition : comment faire passer en français écrit un message oral exprimé en langues nationales ? C’est ce que tente d’expliquer cette thèse. D’où son titre : Etude d’une l’écriture diglossique dans l’espace francophone ouest-africain : xénismes, emprunts, distorsions graphiques et subversions morphologiques. L’œuvre romanesque en langue française d’Olympe Bhêly-Quenum.
Cette situation crée de véritables diglossies, de véritables africanismes qui attestent que le colon a échoué dans sa politique d’inculquer aux pays dominés sa langue créant au niveau du colonisé un conflit linguistique qui l’habite car il n’est sauvé de l’analphabétisme que pour tomber dans le dualisme linguistique.